Ce projet vise à mettre en lumière l'association entre le temps passé par les adolescents devant des écrans numériques (c'est-à-dire le temps passé devant un écran) et les résultats en matière de santé mentale - notamment la dépression et l'anxiété, les résultats cognitifs tels que le TDAH, et la consommation de substances, y compris la consommation d'alcool et de cannabis.
Dans la plupart des sociétés occidentales, les enfants et les adolescents passent en moyenne 7 heures par jour devant un écran numérique (Strasburger, 2011). Les activités des adolescents liées au temps libre devant un écran, notamment l'utilisation des médias sociaux, les jeux vidéo et la télévision (par exemple, Twenge et al., 2019), suscitent des inquiétudes chez les parents, les professionnels de la santé et les éducateurs (par exemple, Kardaras, 2017). Ces préoccupations ont incité des organisations de santé et de bien-être telles que l'American Academy of Pediatrics (AAP), l'Académie européenne de pédiatrie (EAP) et l'European Childhood Obesity Group (ECOG) à recommander de limiter le temps d'affichage sur les écrans pour les jeunes (Radesky & Christakis, 2016). À ce jour, de nombreuses études ont établi un lien entre le temps passé devant un écran et la diminution du bien-être à l'adolescence.
Cependant, la grande majorité de ces études se sont appuyées sur des modèles transversaux, ont simplement testé des modèles de mesures pré-post et/ou se sont concentrées uniquement sur la fréquence du temps passé devant l'écran, négligeant ainsi le contenu du temps passé devant l'écran. DigiVenture vise à prolonger les travaux précédents en étudiant l'association entre le temps d'écran et le contenu du temps d'écran et le bien-être des adolescents dans une perspective longitudinale.
L'association entre le temps d'écran et le contenu de l'écran et le bien-être des adolescents est étudiée en utilisant un concept de mesures répétées. Ainsi, pendant cinq années consécutives, près de 4 000 adolescents de 31 écoles secondaires de la région métropolitaine de Montréal ont répondu chaque année au sondage Web CoVenture, mesurant, entre autres, leur comportement à l'écran et les résultats liés à leur bien-être, tels que la dépression, l'anxiété, le TDAH et divers types de consommation de substances.
Pour évaluer l'association longitudinale entre le temps passé devant l'écran et le contenu du temps passé devant l'écran, nous distinguons trois facteurs variables dans le temps : les effets entre personnes (le temps moyen passé devant l'écran sur 5 ans), les effets intra-personnels (changements dans le temps passé devant l'écran sur 5 ans par rapport à l'exposition moyenne à l'écran) et les effets intra-personnels décalés (temps passé devant l'écran l'année précédente par rapport au temps moyen passé devant l'écran). Notre conception permet d'explorer les conclusions sur la dépendance entre le temps passé devant l'écran, le contenu du temps passé devant l'écran et le bien-être en examinant comment les changements d'une variable sont liés aux changements de l'autre, de manière répétée dans le temps.